L'Échec de Green Lantern : Un Exemple Célèbre de Blockbuster Raté

Si aujourd'hui Ryan Reynolds cartonne dans le costume de Deadpool ce ne fut pas toujours le cas avec notamment son essai dans la peau d'un autre super héro de DC comics, Green Lantern.

En 2011, Green Lantern était censé marquer une nouvelle ère pour les adaptations de comics au cinéma, en s'attaquant à l'univers riche et complexe des Green Lantern Corps, l'une des franchises les plus populaires de DC Comics.

Malheureusement, le film réalisé par Martin Campbell, malgré un budget massif et une grande campagne marketing, est devenu l'un des plus grands échecs commerciaux et critiques de l'histoire récente du cinéma de super-héros. Analysons les raisons qui ont conduit ce projet prometteur à sombrer dans l'oubli.

Un Budget Pharaonique et Mal Géré

Avec un budget estimé à 200 millions de dollars, sans compter les coûts de marketing, Green Lantern disposait de ressources financières considérables. Cependant, cet argent n’a pas été dépensé de manière optimale. Une grande partie du budget a été allouée aux effets spéciaux, pourtant souvent critiqués pour leur qualité inégale. Le costume entièrement numérique du personnage principal, Hal Jordan (interprété par Ryan Reynolds), a été particulièrement visé, perçu comme artificiel et peu convaincant.

Une Vision Créative Floue

L'un des principaux problèmes du film réside dans son absence de vision claire. Les studios semblaient indécis quant à la direction à donner au projet. Le ton oscille maladroitement entre comédie légère et drame épique, sans jamais trouver un équilibre satisfaisant. Le scénario, écrit par Greg Berlanti, Michael Green, Marc Guggenheim et Michael Goldenberg, a été critiqué pour son manque de profondeur et de cohérence, ne parvenant ni à captiver les fans de longue date ni à attirer de nouveaux spectateurs.

Des Performances D’acteurs Inégales

Ryan Reynolds, bien que charismatique, n’a pas réussi à sauver le film de ses faiblesses. Son interprétation de Hal Jordan a été jugée trop superficielle par certains critiques, tandis que d'autres ont estimé que le personnage n'était tout simplement pas bien écrit. Mark Strong, qui incarne Sinestro, a livré une performance plus convaincante, mais son rôle, censé introduire un antagoniste majeur pour une suite qui n’a jamais vu le jour, n’a pas été pleinement exploité.

Un Univers Mal Introduit

L'univers de Green Lantern est vaste et complexe, avec ses multiples corps interstellaires, ses mythologies profondes et ses personnages variés. Malheureusement, le film échoue à présenter cet univers de manière accessible et engageante. Le spectateur est bombardé d'informations dès les premières minutes, sans véritable construction narrative pour ancrer ces éléments dans une histoire cohérente. Ce manque de clarté a conduit à une confusion générale, aliénant le grand public qui n’était pas familier avec les comics originaux.

La Concurrence et l'Évolution du Genre

En 2011, le genre des films de super-héros était en pleine expansion, dominé par des franchises comme celles de Marvel, avec des succès tels que Iron Man et The Avengers. Ces films ont établi une norme élevée en matière de qualité, d'écriture et de connectivité entre les différentes œuvres. Green Lantern a été comparé défavorablement à ces films, apparaissant comme un projet maladroit et daté face à des productions mieux structurées et plus innovantes.

Les Conséquences et l’Héritage du Film

L’échec de Green Lantern a eu des répercussions majeures sur la carrière de plusieurs personnes impliquées, notamment Ryan Reynolds, qui a depuis souvent plaisanté sur ce désastre cinématographique. Cependant, il a réussi à se réinventer en tant que star du genre avec Deadpool, une franchise qui a embrassé l'humour et la méta-narration pour mieux réussir. En revanche, pour la franchise Green Lantern, cet échec a retardé toute tentative sérieuse d’adaptation cinématographique, bien qu’une série télévisée soit en développement pour HBO Max.

En somme, Green Lantern reste un exemple frappant de ce qui peut arriver lorsque des ambitions démesurées rencontrent une exécution défaillante. Le film est devenu un cas d’école pour les studios de cinéma, leur rappelant que même avec un budget important, une adaptation réussie nécessite une vision claire, une écriture solide et une exécution cohérente.